Motiver son enfant sans recourir aux récompenses

Il était hors de question que Sébastien enfourche son vélo. Le jeune campeur de six ans secouait frénétiquement la tête de gauche à droite, les talons bien enfoncés dans la terre. Il avait décidé qu’apprendre à faire du vélo était tout sauf amusant. En un clin d’œil, il est passé de la rébellion aux larmes. Sa motivation à tenter une nouvelle expérience s’était évanouie et sa décision était prise : il ne le ferait pas.C’est en déposant mon adolescente à son travail au camp d’été que j’ai été témoin de la lutte de Sébastien. Initier un enfant à une nouvelle expérience peut être enthousiasmant… ou exaspérant. Souvent, c’est un mélange des deux. Le rôle d’instructeur revient souvent aux parents tout au long des nombreuses étapes du développement de l’enfant. Alors que faire quand un enfant montre peu d’intérêt pour la nouveauté ?L’une des techniques les plus courantes est le système de récompenses. Pour les parents et les éducateurs, motiver les enfants par une reconnaissance extérieure a toujours été une solution populaire (on n’a qu’à penser aux tableaux d’autocollants et aux soirées « popcorn »). Et ce n’est pas sans raison : ça marche ! Depuis l’apprentissage de la propreté jusqu’aux devoirs à faire, le recours aux récompenses et aux félicitations permet d’inciter les enfants à se concentrer sur une tâche et à s’y tenir.
Mais des spécialistes comme Alfie Kohn pensent que les parents vont trop loin. Selon lui, nous risquons d’élever une génération de drogués aux compliments. D’autres estiment que l’objectif devrait être d’encourager les enfants à puiser dans leur désir intrinsèque d’essayer quelque chose de nouveau, car c’est ainsi que fonctionne l’apprentissage. Il est plus rapide de féliciter et de récompenser les enfants, mais il est plus bénéfique à long terme d’encourager les enfants à simplement « essayer et voir ce qui se passe ».
Pas de doute, lorsque les enfants ont le sentiment de réussir et d’être compétents, ils veulent en faire plus. Le défi est de les inciter à commencer et à persévérer dans les moments difficiles. Alors que faire si vous voulez éviter les autocollants et limiter les compliments ? Voici quatre suggestions de Richard Lavoie, l’auteur du livre The Motivation Breakthrough (en anglais seulement) :
Encouragez-les : Il n’y a rien de tel qu’un « Tu l’as ! » pour donner le coup d’envoi. Il se peut que l’enfant ne soit pas du tout d’accord, mais adopter un ton confiant peut faire des merveilles. Vous pourriez insister sur le fait qu’« on va tous essayer de rouler à vélo », mais ajouter une touche ludique, comme : « Moi, je te vois bien t’envoler comme un superhéros ».
Montrez votre intérêt : En posant quelques questions simples, l’enfant peut se sentir écouté. Vous pourriez engager la conversation en demandant « Qu’est-ce qui fait tourner les roues à ton avis ? » ou « Comment fais-tu pour aller vite ? »
Exprimez votre gratitude : Ce n’est peut-être pas un réflexe de dire merci dans ces situations, mais après que l’enfant a fait un petit effort, comme s’asseoir sur son vélo par exemple, vous pourriez lui dire : « Merci beaucoup d’avoir fait cet effort-là ! Ça m’a donné l’impression de t’aider à apprendre. »
Manifestez de l’enthousiasme : C’est un réflexe pour la plupart d’entre nous. En effet, c’est facile de dire « Bravo ! », mais il faut être plus précis, par exemple : « Je trouve ça génial que tu aies essayé. C’est vraiment super de te voir faire quelque chose de nouveau ! »
On peut toujours proposer d’aller manger une crème glacée après une grande victoire. Il s’agit simplement de prendre conscience de la fréquence à laquelle nous recourons aux récompenses rapides et amusantes. Développer un sentiment de confiance et de compétence est un processus long et lent, mais les avantages sont considérables à la fin. Faire du vélo, par exemple, est l’un des meilleurs moyens de rester actif et de profiter du plein air.Sébastien a devant lui un avenir rempli de nouvelles expériences. Après quelques reniflements, il s’est ressaisi et s’est vu s’envoler dans le ciel avec sa cape imaginaire flottant derrière lui. Il a parcouru la course à obstacles en chancelant, mais avec un grand sourire, et a déclaré : « J’ai réussi, tout seul ! ». L’application Éco Héros récompense la participation par des points, des articles pour avatar et d’autres « surprises et plaisirs », mais nous avons constaté que la motivation la plus puissante pour nos membres, c’est de savoir qu’ils contribuent à la protection des animaux.

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